sábado, 30 de enero de 2016

Message du Nouvel an 2010 par son excellence Michaëlle Jean, La gouverneure générale du Canada

Message du Nouvel an 2010 par son excellence Michaëlle Jean, La gouverneure générale du Canada.



Chers amis,

Voici le temps de jeter un dernier regard sur l'année qui s'en va, et de formuler nos meilleurs vœux pour la nouvelle année.

Les soubresauts de l'économie, qui ont rudoyé la planète entière en 2009, témoignent de la nécessité impérieuse de raffermir le pacte de solidarité qui nous lie les uns aux autres.

Il me semble que cette crise financière que nous avons traversée ensemble est aussi et tout autant une crise des valeurs, qui appelle urgemment une éthique du partage.

Partout où je suis allée, cette dernière année, de l'Arctique à l'Acadie, de l'Europe à l'Amérique centrale, j'ai entendu des jeunes, des femmes et des hommes exprimer haut et fort leur envie dun monde plus solidaire, plus équitable, plus écologique, plus pacifique.

J'ai souvent eu l'impression d'ailleurs que mes pas me conduisaient sur les sentiers de la paix et de la réconciliation.

Ici-même, au Canada, nous avons fait le choix de miser sur la promesse lumineuse de la vérité, plutôt que de se complaire dans l'oubli, en abordant ensemble le chapitre sombre et douloureux des pensionnats autochtones.

Pendant plus d'un siècle, des milliers d'enfants autochtones ont été arrachés à leur famille, à leur communauté, à leur culture, pour être soumis à des mesures d'assimilation forcée et à de mauvais traitements.

Du coup, toutes et tous, nous avons été collectivement dépossédés de langues et de cultures ancestrales qui constituent nos racines les plus profondes sur ce continent.

Au cours des cinq prochaines années, une Commission de vérité et de réconciliation parcourra le pays, et je souhaite de tout cœur que vous soyez nombreuses et nombreux, autochtones et non autochtones, à participer à ce rendez-vous avec l'histoire.

C'est ce désir de vérité et de réparation qui permet au Canada d'incarner l'espoir pour tant de peuples dans le monde.

Je parle ici de l'espoir qui commence en chacun de nous, et que chacun de nos gestes propage, ici ou ailleurs, comme à Kandahar, où nos soldats bravent tous les dangers au nom d'un idéal de justice et de liberté.

L'espoir en un monde meilleur que nous construisons quotidiennement, dans chacune de nos communautés, et de mille et une façons, en brisant les solitudes qui, trop souvent encore, nous séparent les uns des autres.

C'est dans cet esprit que nous nous apprêtons à porter en 2010 le feu sacré de l'olympisme, en accueillant le monde entier à Vancouver, pour faire des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver, non seulement une occasion exceptionnelle de dépassement, mais une grande fête de la fraternité.

À vous toutes et à vous tous, mon mari Jean-Daniel, notre fille Marie-Éden et moi-même vous offrons nos vœux de paix et de prospérité, de bonheur et de sérénité.